Document incontournable de tout projet de rénovation énergétique du logement, le DPE ou Diagnostic de Performance Énergétique, repose sur une méthode de calcul réglementaire : la méthode 3CL. Kelvin fait le point.
Qu’est-ce que la méthode 3CL ?
On appelle méthode 3CL la méthode de calcul réglementaire utilisée pour déterminer le DPE d’un logement. Il s’agit d’une méthode conventionnelle : 3CL signifie Calcul de la Consommation Conventionnelle des Logements.
Adoptée en 2021, son utilisation pour l’établissement du DPE d’un logement est régie par l’arrêté du 8 octobre 2021 modifiant la méthode initiale de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) entrée en vigueur le 1er juillet 2021. Avant cette date, plusieurs méthodes de calcul pouvaient être librement utilisées pour la réalisation d’un DPE, notamment l’établissement du DPE sur factures et la méthode 3CL. Aujourd’hui, la méthode du DPE sur factures est uniquement admise pour la réalisation des DPE des bâtiments tertiaires. Elle est exclue pour le logement.
La méthode 3CL aujourd’hui utilisée s’appuie donc sur un premier retour d’expérience de calculs de DPE. Les modifications apportées à la méthode initiale ont eu pour objectif de pallier certaines erreurs constatées, notamment sur les biens anciens construits avant 1975.
La méthode 3CL dans sa dernière mouture a pour nom complet méthode de calcul 3CL-DPE 2021. Elle est la seule méthode de calcul admise pour la réalisation des DPE de logements existants.
Pourquoi utiliser la méthode 3CL dans les calculs de DPE ?
Le DPE d’un logement fournit des informations sur les consommations annuelles de chauffage, d’eau chaude sanitaire (ECS), de refroidissement, d’éclairage et des auxiliaires (comme ceux des systèmes de ventilation ou de chauffage) d’un logement. Il donne également une estimation du niveau d’émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à ces 5 usages.
Or, ces consommations dépendent de paramètres évolutifs ou aléatoires comme le comportement des habitants, les conditions météorologiques et climatiques, la localisation du bien ou encore la composition du ménage. Pour disposer d’une information représentative de l’état réel d’une maison ou d’un appartement, il est nécessaire de déterminer des conditions standardisées d’utilisation des logements. Ce sont ces paramètres d’utilisation conventionnelle que définit la méthode 3CL. Elle impose ainsi un cadre commun pour tous les logements.
Le DPE-3CL repose donc sur des scénarios d’utilisation. Ceux-ci permettent de définir le niveau de performance énergétique d’un logement, matérialisé par les fameuses étiquettes du DPE. A partir des conditions d’usage de la méthode de calcul 3CL sont ainsi déterminées :
- Les consommations énergétiques du logement, exprimées en quantité d’énergie primaire consommée, soit en kWhep/m2/an. Cette donnée détermine l’étiquette énergie du logement, de A pour les plus économes à G pour les plus énergivores.
- Les quantités de gaz à effet de serre rejetées par le logement, exprimées en kgeqCO2/m2/an. Cette seconde donnée détermine l’étiquette climat de l’habitation, également de A à G.
La méthode 3CL permet donc de déterminer la classe énergétique d’un bien, combinaison de son niveau de consommation et de son niveau d’émission de GES. Elle est donc fondamentale dans la connaissance du niveau de performance énergétique et climatique d’un logement et constitue une base de données indispensable à tout projet de rénovation énergétique mais aussi de vente ou location d’un logement.
Sur quels paramètres standardisés se base la méthode 3CL ?
La méthode de calcul 3CL permet de s’affranchir du comportement des usagers, en se focalisant sur les qualités intrinsèques du bâti. Là où la méthode sur factures n’était pas représentative de l’état réel d’un logement mais témoignait des habitudes et comportements de ses habitants, la méthode 3CL apporte de l’objectivité à travers des critères standardisés que traduisent les hypothèses principales suivantes :
- Taux d’occupation du bien : le logement est considéré comme occupé 16h par jour pendant les jours ouvrés et 24h/24 pendant les week-ends, avec une inoccupation trois semaines par an dont une semaine en période de chauffe (période de 6 mois incluant l’hiver)
- Température de consigne : une température intérieure de 19°C est retenue avec un réduit à 16°C pendant la journée en semaine et à 17°C la nuit en période de chauffe
- Utilisation des équipements : la production d’eau chaude sanitaire est par exemple forfaitisée sur la base de la surface habitable du logement et des conditions climatiques
- Conditions climatiques : elles sont déterminées selon les températures moyennes du département où se situe le bien sur une moyenne de 30 ans, avec un ajustement en fonction de l’altitude ou de la distance au littoral
Ces hypothèses communes à tous les DPE permettent de comparer les biens entre eux et de disposer d’une vision approchant l’état réel d’un bien.
Que calcule la méthode 3CL ?
La méthode de calcul conventionnel 3CL s’attache à estimer les besoins et les consommations d’un logement sur la base des qualités d’isolation du bâti et de scénarios d’utilisation. Elle permet :
- D’exprimer les besoins de chauffage du logement ;
- De calculer les déperditions de l’enveloppe à partir des coefficients de transmission thermique des murs, planchers bas et hauts et menuiseries, ainsi que les déperditions liées aux ponts thermiques éventuels et les déperditions liées au renouvellement d’air ;
- De calculer les consommations de chauffage, de froid et d’eau chaude sanitaire ainsi que les consommations des auxiliaires de ventilation, des installations de chauffage et d’ECS à partir de leur puissance moyenne mais aussi la consommation liée à l’éclairage ;
- De déterminer les apports gratuits en fonction du département où se situe le logement, de son altitude, des masques éventuels et de l’inertie du bâtiment, elle-même modélisée selon la nature des parois ;
- De calculer le rendement des installations (émission, distribution et régulation) et des générateurs (inserts et poêles, chaudières, générateurs d’ECS).
La méthode de calcul 3CL permet donc d’approcher les consommations et émissions de gaz à effet de serre d’un logement sur ses 5 principaux usages, en tenant compte des caractéristiques intrinsèques du bâtiment et de conditions d’usage et environnementales types.
Quelles sont les modalités d’application de la méthode 3CL ?
La méthode 3CL repose sur une méthodologie simple :
- Le diagnostic du logement avec collecte des données nécessaires à l’évaluation 3CL de la performance énergétique du logement
- La détermination de la classe énergétique du logement grâce aux calculs 3CL basés sur les données collectées
Dans l’étape de diagnostic de la méthode 3CL, il s’agit de collecter des informations sur le logement, dimensionnantes pour l’étude de sa performance énergétique :
- L’orientation du bien,
- Le dimensionnement et la composition des murs, plafonds et planchers,
- Le niveau d’isolation thermique des parois, toitures, combles et ouvertures,
- Les éventuels ponts thermiques,
- La typologie et la surface des vitrages,
- Le type d’éclairage,
- Les systèmes de chauffage, refroidissement et ventilation,
- Les systèmes de production d’eau chaude sanitaire.
Les informations collectées sont ensuite utilisées pour le calcul 3CL du DPE. A partir des données de site et des scénarios d’occupation standardisés de la méthode 3CL, les algorithmes du logiciel permettent d’estimer la consommation d’énergie annuelle du logement ainsi que son niveau d’émission de gaz à effet de serre.
Le résultat final de l’évaluation 3CL est matérialisé par la génération de l’étiquette-énergie du logement et de son étiquette climat, permettant de déterminer le niveau de classe énergétique du logement, de A pour les plus vertueux à G pour les moins performants. Pour formaliser un DPE 3CL, il faudra utiliser un logiciel évalué DPE 2021 comme Climawin, Liciel, winDPE ou encore Pleiades.
Les niveaux de classes énergétiques des logements sont définis selon le tableau suivant, hors petites surfaces de moins de 40m² bénéficiant d’une grille adaptée depuis l'arrêté du 25 mars 2024 entré en vigueur le 1er juillet.
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