La rénovation énergétique est un enjeu crucial en France, avec des réformes comme MaPrimeRénov’ qui suscitent de nombreuses opportunités, mais aussi de nombreux débats.
En 2024, le secteur se trouve à un carrefour décisif.
Clémentine, cofondatrice de kelvin, était aux Assises du Logement à Paris fin Juin où l’on a assisté à l’excellente conférence de Franck Annamayer (Sonergia) ; Thierry Marchand, (FNAIM) ; Thomas Lefebvre (AVIV / SeLoger).
Au programme : l'état actuel de la rénovation énergétique, les impacts de la réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), et les défis et perspectives pour les années à venir.
De quoi vous donner quelques insights sur ce qui vous attend et les leviers à actionner pour accélérer la rénovation des logements individuels.
Réforme de MaPrimeRénov’ : La confiance n’est plus là
Dans un secteur autant porté par les aides, toute réforme sur les primes fait beaucoup parler d’elle. Alors que MaPrimeRénov’ 2024 mettait l’accent sur les rénovations d’ampleur, les résultats du premier semestre ont amené à une nouvelle réforme effective au 15 Mai 2024.
Dans les faits, sur la première moitié de l’année, Sonergia reporte une baisse de 40% des chantiers pour des travaux “mono gestes” (c'est-à-dire où un seul des postes clés de la rénovation énergétique est touché).
Ces chiffres et le ressenti partagé par beaucoup des professionnels du secteur a entamé la confiance des ménages et des pros envers ce type de dispositif. Les changements fréquents ont créé une instabilité qui a nui à la crédibilité du programme.
Pour restaurer cette confiance, Franck Annamayer évoque une garantie de performance énergétique, comme par exemple une obligation de résultat qui incomberait directement aux émetteurs de CEE.
Cela rassurerait-il les ménages quant à l'efficacité de leurs investissements dans la rénovation énergétique?
Les nouvelles du DPE en 2024
Depuis sa création en 2006, le DPE continue d’évoluer pour devenir plus précis.
En Juillet 2024, la réglementation a encore évolué pour mieux refléter la réalité des petites surfaces. Dans le panel, néanmoins, le consensus est qu’il est temps que le DPE s’attèle à mieux prendre en compte le confort d’été, surtout dans les régions où les températures estivales sont élevées.
Tous s’accordent également sur le fait que le DPE est devenu en quelques années un critère majeur de valorisation des biens immobiliers en France.
L’affichage obligatoire du DPE dans les annonces immobilières a contribué à cette évolution. Le pourcentage d’annonces incluant le DPE est passé de 60 % à 85 %. Cette transparence a un impact direct sur les décisions d'achat et de vente. On en parle d’ailleurs dans cet article !
Désormais, les acheteurs sont bien plus attentifs à la performance énergétique, et les propriétaires sont incités à réaliser des travaux de rénovation pour améliorer leur DPE et rendre leurs biens plus attractifs.
Thomas Lefebvre du Groupe Aviv vient apporter des détails. D’après l’analyse de milliers d’annonces publiées sur le site SeLoger, si le DPE a pris du poids dans la valorisation des logements, il participe aujourd’hui surtout à la décote des logements mal classés plus qu’à une plus value sur les logements vertueux.
Résultat : les écarts de prix entre les logements classés G et D peuvent atteindre 16 %.
Rénovation énergétique, le meilleur est à venir
Ce qu’on retient de cette discussion, c’est la difficulté des professionnels de l’immobilier à se tenir à jour sur toutes les réglementations. Il est essentiel que les professionnels soient continuellement formés et sensibilisés aux nouvelles exigences et évolutions autour de la rénovation énergétique pour qu’elles soient correctement intégrées et appliquées dans les évaluations et les travaux de rénovation énergétique.
Mais est-ce que la formation continue des professionnels est la seule manière d’assurer des diagnostics fiables et des recommandations pertinentes pour les travaux de rénovation ?
Beaucoup de données sont maintenant disponibles pour tous laissant le champ ouvert au développement d’outils digitaux qui peuvent aider les acteurs immobiliers comme les simulateurs DPE. Il faut ajouter ces outils dans l’arsenal des professionnels pour gagner en expertise sur la rénovation énergétique.
Thierry Marchand, Administrateur FNAIM, met en garde contre les limites de tels outils qui ne sauraient remplacer l’avis d’un diagnostiqueur et un déplacement sur place. Si nous sommes d’accord avec lui qu’ils n’ont pas la même valeur, les tests que l’on mène chez kelvin tendent à montrer qu’avec la bonne combinaison d’expertise humaine et de technologie, on peut fiabiliser d’autant plus les évaluations et recommandations en matière de rénovation énergétique.
Si vous souhaitez en savoir plus sur kelvin, c’est par ici
